Influence de l'intention dans les groupes
Les groupes humains
Mots clés : complexité, emergence, demains - imprévisibilité, niveaux,
Après avoir regardé certains aspects des règles et des formes globales dans le cadre de notre série d'articles sur l'émergence, nous allons nous intéresser à un aspect très particuliers des constituants d'un système : que ce passe-t-il si les membres d'un groupe ont une intention, ou bien, dit autrement : quelle est la spécificité des groupes humains ?
Lorsque le tout est constitué d’êtres humains, la notion d’émergence reste valide, mais l’intentionnalité et la réflexivité des acteurs introduisent cependant une dimension supplémentaire, car les acteurs sont plus ou moins conscients du phénomène émergent qu’ils tendent à produire, comme du mécanisme qui y conduit. Ce qui peut modifier le phénomène lui-même.
On peut étudier les systèmes automatiques, les insectes sociaux ou les groupes humains à l'aide de la théorie du jeu où chacun cherche à maximiser les gains qu'il retire de ses interactions avec autrui. Mais les humains ont la possibilité de modifier les règles qui s'appliquent, changeant ainsi l'équilibre vers lequel peut converger le système.
On peut alors parler d'autopoïèse, c'est à dire de la « propriété d'un système à se produire lui-même (et à se maintenir, à se définir lui-même) » (Wikipédia). Ce terme été forgé par Humberto Maturana et Francisco Valera dans un article « Autopoietic Systems » présenté dans un séminaire de recherche organisé par l'Université de Santiago en 1972.
« L’ingénieur de demain ne sera pas un apprenti sorcier par négligence ou incompétence, mais par finalité. Il se donnera des structures ou organisations complexes et il se posera la question de savoir ce dont elles sont capables. » Jean-Pierre Dupuy
Le fait qu'il soit difficile de comprendre comment les règles locales vont se déployer sous forme de résultat global fait que notre capacité actuelle à aller dans le sens de notre intention est encore limitée. En économie, on parle de sélection adverse pour définir des règles fixées qui aboutissent à l'opposé du résultat attendu. Il faut donc se poser deux questions pour permettre une véritable autopoïèse :
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Re: L'intention et l'engagementAprès avoir regardé certains aspects des règles et des formes globales dans le cadre de notre série d'articles sur l'émergence, nous allons nous intéresser à un aspect très particuliers des constituants d'un système : que ce passe-t-il si les membres d'un groupe ont une intention, ou bien, dit autrement : quelle est la spécificité des groupes humains ?
Lorsque le tout est constitué d’êtres humains, la notion d’émergence reste valide, mais l’intentionnalité et la réflexivité des acteurs introduisent cependant une dimension supplémentaire, car les acteurs sont plus ou moins conscients du phénomène émergent qu’ils tendent à produire, comme du mécanisme qui y conduit. Ce qui peut modifier le phénomène lui-même.
On peut étudier les systèmes automatiques, les insectes sociaux ou les groupes humains à l'aide de la théorie du jeu où chacun cherche à maximiser les gains qu'il retire de ses interactions avec autrui. Mais les humains ont la possibilité de modifier les règles qui s'appliquent, changeant ainsi l'équilibre vers lequel peut converger le système.
On peut alors parler d'autopoïèse, c'est à dire de la « propriété d'un système à se produire lui-même (et à se maintenir, à se définir lui-même) » (Wikipédia). Ce terme été forgé par Humberto Maturana et Francisco Valera dans un article « Autopoietic Systems » présenté dans un séminaire de recherche organisé par l'Université de Santiago en 1972.
« L’ingénieur de demain ne sera pas un apprenti sorcier par négligence ou incompétence, mais par finalité. Il se donnera des structures ou organisations complexes et il se posera la question de savoir ce dont elles sont capables. » Jean-Pierre Dupuy
Le fait qu'il soit difficile de comprendre comment les règles locales vont se déployer sous forme de résultat global fait que notre capacité actuelle à aller dans le sens de notre intention est encore limitée. En économie, on parle de sélection adverse pour définir des règles fixées qui aboutissent à l'opposé du résultat attendu. Il faut donc se poser deux questions pour permettre une véritable autopoïèse :
- Comment trouver l'environnement qui crée des règles locales qui se déplieront au bout d'un certain nombre d'itérations vers le résultat global voulu
- Comment garantir que le résultat global soit vraiment une intention collective et donc que le processus qui a conduit à ce choix soit lui aussi la convergence des intentions et non l'intérêt d'un certain nombre éventuellement divergent avec le reste du groupe. Cela veut dire que pour que le groupe puisse définir ses propres règles collectives, il faut qu'il dispose déjà de règle collectives adéquates...
Par Jean-Michel Cornu | Avant | 09/02/2006 07:29 | Après | Complexité | 4 commentaires | Lu 7970 fois |
par Cornu, le Mercredi 25 Octobre 2006, 11:01
Ton billet est très intéressant. On pourrait faire des liens avec le schéma que l'on a développé pour présenter les différentes facettes de l'Intelligence Collective avec le groupe du même nom à la Fing :Répondre à ce commentaire
- L'intention est à rapprocher de la prise de conscience (individuelle ou collective)
- L'engagement est à rapprocher de l'implication (voir la synthèse de la discussion sur les observateurs)
Commentaires
1 - L'intention et l'engagementpar Daniel Maniscalco, le Dimanche 22 Octobre 2006, 01:15 Répondre à ce commentaire