Bonjour je cherche toujours à comprendre l'INTERET réel de cette notion du carré sémiotique (par exemple en marketing ou pub, ou sciences humaines) telle qu'on puisse l'utiliser comme OUTIL, sans devoir pour autant entrer dans le labyrinthe de la pensée greimassienne!!! connaissez vous un document "lisible" sur le sujet? ce serait aimable de me le communiquer le cas échéant. merci!

Le plus simple est de prendre un exemple qui sert dans la vie de tous les jours et qui permet de voir que les distinctions dans les cas simples ne sont pas toujours les mêmes que celles dans les cas complexes l:

On distingue souvent réussir et échouer.
Si je n'ai qu'une seule change (par exemple je me lance dans une entreprise une fois seulement) : je vais sois

• échouer (ce qui revient au même ici que de ne pas réussir)
• ou réussir (ce qui revient au même ici que de ne pas échouer)

Mais imaginons que je m'intéresse plus globalement au fait de réussir ou échouer dans la vie :
Pour réussir, j'essaie d'entreprendre quelque chose. Si j'échoue, je recommence une nouvelle fois, si j'échoue encore je rééssais tant que je peux jusqu'à temps que je réussisse. Au final si je fini par réussir je pourrais dire que j'ai... réussi.
Mais si je n'ai pas le droit d'échouer alors la meilleure stratégie est... de ne rien faire.

Donc contrairement à ce que l'on pense trop souvent intuitivement réussir et ne pas échouer ne sont pas la même chose lorsque l'on veut avoir une vision générale de sa vie. Au contraire :

• Echouer et réussir sont indissociablement liés (lorsque l'on essaie plusieurs fois on a le plus souvent les deux)
• Ne pas réussir et ne pas échouer sont également liés (lorsqu'on ne fait rien...)

Le carré sémiotique permet dans ce cas de distinguer entre réussir quelque chose en particulier ou réussir quelque chose de plus global (par exemple sa vie...). J'ai le sentiment que cela a un immense intérêt (au moins pour ma propre vie ;-)

Pour donner d'autres exemples dans les Sciences Humaines (ou le marketing, l'économie, etc.), j'ai le sentiment qu'il faut pour cela réintroduire la distinction entre simple et complexe (et non pas entre compliqué et simpliste...) dans ces domaines. C'est ce que je tente de faire dans un billet en préparation qui reprend la synthèse de mes billets récents sur la complexité mais en tentant de m'affranchir du vocabulaires spécifique (complexité, carré sémiotique...) pour le rendre plus accessible à des spécialistes de domaines où cette distinction n'est pas assez prise en compte. J'espère que ce billet (un peu difficile à écrire pour le rendre simple ;-) pourra mieux répondre à votre question d'ici quelques jours.

Merci monsieur de cette réponse qui m'éclaire un peu. je reviendrai avec intérêt lire votre texte dans quelques jours. Reconnaissant...

Bonjour, je suis étudiant en journalisme et je rédige actuellement mon mémoire qui a pour thème le génocide au Rwanda raconté par la presse belge. Mon  promoteur m'a conseillé d'utiliser la méthode des carrés sémiotiques pour dégager des éléments d'opposition. J'avoue que cette notion de carré sémiotique m'est totalement inconnue et je ne sais pas du tout comment je pourrais aborder cette méthode pour une analyse d'articles de journaux... Pourriez-vous m'aider?

Le carré sémiotique peut permettre de distinguer les aspects qui sont des oppositions (apparemment contraire mais pas complètement) de ceux qui sont de vrais contraires.

Par exemple ce serait intéressant de voir les thèses des hutu et celle des tutsi et d'essayer de classer suivant 4 aspects

Thèse Hutu   thèse Tutsi
                  X
Non Tutsi       Non Hutu
(inverse de la   (inverse de la
thèse Tutsi)      thèse Hutu)

Cela pourrait permettre de montrer que ceux que défendent les uns et les autres ne sont pas toujours aussi inverses...

J'espère que cela peut vous éclairer

Imaginons que j'aie fait cette analyse, quelles conclusions pourrais-je tirer? Je ne distingue pas bien la différence entre opposé et inverse... en espérant que je ne vous prend pas trop de temps...
Bien à vous
Emmanuel Freson

Deux inverses sont incompatibles entre eux (le texte de ce commentaire est soit noir soit il n'est pas noir)

Mais deux opposés ne sont pas toujours incompatibles : Si je dois choisir entre le noir et le blanc pour un document, je peux très bien choisir... les deux. Dans ce cas, j'écris par exemple en noir sur fond blanc et cela me permet de voir apparaitre un texte ou un  dessin qui est porteur de sens. Lorsqu'on n'a que l'un (en blanc sur fond blanc) ou que l'autre (en noir sur fond noir) on ne peut plus faire apparaitre le sens. C'est pour cela que Hegel avec son approche Dialectique propose de conserver à la fois la thèse et son antithèse (la thèse opposée et non la thèse contraire) ce qui permet de faire ce qu'il appelle un "saut qualitatif".

Pour revenir à votre sujet, il est intéressant de faire apparaitre les thèses opposées des Hutus et des Tutsi c'est à dire de voir dans leurs approches ce qui n'est pas si incompatible que ce que l'on pourrait penser au premier abord. C'est l'intérêt du Carré sémiotique de distinguer entre deux thèses les aspects opposés et les aspects contraires. Une fois cela réalisé, on peut se demander comment les aspects opposés peuvent cohabiter pour faire un "saut qualitatif".

Bonjour,
je suis étudiante en école de commerce et je rédige actuellement mon mémoire sur le phénomène d'adulescence utilisé pour la communication publicitaire lors du lancement de la Renault Modus. J'aimerai utiliser le carré sémiotique pour décripter la communication publicitaire mais je ne sais pas comment m'y prendre.
Auriez-vous quelques conseils à me donner?
Merci de votre aide.

1. Essayez de prendre un concept publicitaire, par exemple : "esprit large" (j'ai été cherché un slogan sur le site de la Modus)
2. Puis prenez son opposé : "esprit étroit"
3. Puis regarder les inverses : "esprit pas large" et "esprit pas étroit"
   

Normalement, l'esprit étroit et l'esprit pas large semblent recouvrir la même notion.
Mais regardez s'il y a des cas où ce n'est pas vrai...
Cela permet de découvrir certains biais dans la communication.

En espérant que cela aura pu vous être utile.

Bonjour,

Je suis en train de découvrir l'utilsation du carré sémiotique dans les études de marché et analyses qualitatives des comportements des consommateurs par rapport à un produit.

Ex : Vendre du champagne par internet sur la Valeur "materiel / immatériel"., j'ai mis dans le carré ci dessous les commentaires de l'interviewé (Daniel) dans sa gestion de la relation commercial et d'internet.

Matériel  (Daniel)                 (Opposition)                         Immatériel (Internet)
"bon de commande"                                                          "e mail"
"Contrat"

                                                           X

Non immatériel                                                                Non matériel (Vue d'internet par Daniel)
"Imprimer un e mail"                                                          "Ni un bon de commande"
                                                                                         "Ni un contrat"

Le système de valeur entre daniel et Internet sont basés sur des oppositions. Daniel a des attentes dans sa relation commerciale basées sur le matériel et dans ce cas les caractéristiques d'internet sont basées sur des caractéristiques immatérielles.

Quelle peut être l'interprétation des caractéristiques inverses de daniel et d'internet ??? Comment les intégrer dans l'analyse ?

Merci d'avance

Laurence

 

Je crois que l'inverse de email est "pas un email". Cela permet de voir qu'un email n'est pas forcément incompatible avec "être un contrat ou être un bon de commande" et que l'on peut cherc her les cas où cela est possible.

On peut aussi se dire que si on n'a pas d'email on risque de rater des ventes (pour ceux qui imposent la dématérialisation, ou plus simplement parce que l'email peut faire parti d'une des étapes du commercial) et que dans ce cas on n'auras "ni contrat ni bon de commande".

Bonjour,

Je souhaiterais réaliser un carré sémiotique pour conclure une analyse sémiologique de journaux internes d'entreprises, mais j'éprouve quelques difficultés.

Voici mon essai :

GROUPE (entreprise)                      INDIVIDU (salarié)

                                         X

OBJET (Produit)                              MESSAGE (valeur)

Un carré sémiotique de la sorte est-il possible ?

Merci d'avance de votre réponse.

Non, ici vous avez 2 groupes de notions opposées (groupe/individu et objet/message). le carré sémiotique sert à analyser un groupe de notions opposées
par exemple :

Groupe (entreprise)		Individu (salarié)
	X
Non individu (non salarié)		Non groupe (non entreprise)

Bonjour, 
Je travaille actuellement sur un mémoire sur les publicités liées au développement durable. Je souhaiterais faire une analyse par carré sémiotique sur un corpus de publicité. Cette analyse est elle adaptée à toutes les publicités ? 
Je viens de faire mon 1er essai sur une pub pour une voiture propre dont le slogan est : "profitez des promos propres, la nature s'en souviendra"
Voila mon carré : 

acte écologique (militant écologique)                               acte polluant (pollueur)

Acte non écologique (sans conscience écolo)                 acte non polluant (???) 

Ce carré est il bon et correspond il au slogan ? Cmt qualifieriez vous l'acte non polluant ? 

Merci par avance pour votre aide (qui me serait vraiment précieuse !!)

Stéphanie

Merci de votre intérêt pour mes travaux.
Pour moi l'acte "non polluant" serait plutôt "pas d'acte poltuant" et "l'acte non écologique" serait plutôt "pas d'acte écologique". On aurait alors (il faut inverser les deux inverses en bas) :

Acte écologique           acte polluant
                              X
Pas d'acte polluant  Pas d'acte écologique

On voir alors qu'il est possible de faire les deux actes opposés (polluer d'un coté et faire des actes écologioques pour se racheter une conduite) : c'est le cas par exemple des achats de prime carbone.

Si on prend le carré sémiotique du bas vers le haut on fait apparaitre alors une analyse nouvelle différente de l'opposition écolo/pollueur
Soit on ne fait rien, soit on agit (on peut agir dans le sens écologique, dans un sens économique qui conduit à polluer ou... dans les deux).

Pour revenir à la publicité que vous citée :

Si j'achète une voiture propre (moins polluante) je fais à la fois un acte écologique et malgré tout je pollue un peu (plus que si je ne me déplaçais pas), car même une "voiture propre" a besoin d'énergie (électrique par exemple) ce qui nécessite une production qui elle même est polluante. Ainsi la prise de conscience écologique dont vous parlez peut être une "prise de conscience que l'on pollue" ce qui peut mener non pas à cesser toute ollution mais à faire des choix écologiques pour polluer moins...

Sauf votre respect, après lecture de tout ce qui précède, je me pose la question de savoir quelle est la valeur heuristique de toutes ces trivialités.

Il s'agit de choses qui sont éffectivements triviales lorsqu'on les explique et surtout lorsque'on les représente graphiquement. Mais pourtant il s'agit d'un domaine dans lequel nous faisons beaucoup de confusions (par exemple entre des opposés et des inverses, entre "réussir" et " ne pas échouer") car notre mode de raisonnement linéaire est mal approprié pour appréhender des liens entre deux concepts différents (donc à deux dimensions).

En fait il me semble que le carré sémiotique est l'exemple le plus simple pour illustrer des choses qui sont difficile à expliquer avec un discours (monodimensionnel) et très simple à montrer avec un schéma. En cela je m'en sert pour montrer la différence entre ce que Edward de Bono a appelé la "pensée-1" (la pensée critique qui chemine pour arriver à une conclusion de type vrai/faux) de la pensée-2 (une pensée cartographique qui permet de comprendre les différentes positions, de les articuler et éventuellement de s'en servir pour faire émerger de nouvelles idées (cf le "saut qualitatif" de Hegel).

Le carré sémiotique permet donc bien de présenter des trivialités, mais il en présente justement certaines de celles que nous avons le plus de mal à assimiler...

Selon vous, comme l'avait posé la SDRT, existerait-il donc des "relations" entre énoncés discursifs qui ne sont pas directement inférées par notre bon sens?

Ou selon l'approche du "carré sémiotique", dans une optique plus focalisée, des relations sémantiques inconnues/obscures à notre cognitif, inférées sur la simple production d'un chassé croisé entre contraires et inverses?

Pardonnez-moi de vous mener sur ce terrain de la manière critique.

Je pense surtout que le carré sémiotique est symptomatique d'un mode de pensée difficilement accessible au discours (monodimensionnel) et montre tout l'intérêt d'un autre mode de pensée (que certains ont appelé "pensée-2") et qui est bien illustré par "l'art de la mémoire" qui n'est pas seulement un mode mnémotechnique mais surtout un mod de pensée cartographié. On retrouve la différence entre la vision egocentrée et une vision allocentrée.

J'ai un chapitre sur ce point dans mon prochain livre "Prospectic, nouvelles technologies, nouvelles pensées" qui parait cet été.

bonjour!je travaille sur l'approche sémio-pragmatique d'un vêtement à usage culturel de mon pays et j'aimerais savoir quelle étude des isotopies on peut en dégager et aussi le carré sémiotique à créer.

Bonjour,

Bravo pour tous vos apports il me sont d'une grande aide.

Je voudrais votre aide pour aller plus loin et savoir comment vous travaillez ensuite concrétement les notions opposées (par exemple "ne pas échouer " et ne pas réussir").

Enfin, comment pouvez-vous utiliser ce type de réusltats ?

Merci encore pour vos éclairages

Merci pour vos encouragement.
En fait le carré sémiotique permet surtout de "changer la questions"
Plutôt que de se poser la question de réussir ou d'échouer (ce qui n'est vrai que lorsqu'il n'y a qu'un seul essai, on voit qu'avec plusieurs essais possible :
 - soit on réussit et on échoue avec plusieurs essais
 - soit on ne réussit pas et on n'échoue pas car on ne fait rien...

La nouvelle questions est donc celle de l'action :
 - si je ne dois pas échouer je ne ferai rien
 - si je dois réussir j'agirai jusqu'à temps que je réussisse

 si vous avez par exemple la citaion suivante: "aimer c'est agir" et il est demander que vous l'analyser par le carré sémiotique,que faite vous,moi personnellement j'ai pas reussi l'analyse;merci beaucoup

 En fait il faut prendre des opposés alors que là on dit que c'est deux choses indentiques donc il faut faire le carré plutôt avec aimer et "ne pas agir". Mais ce n'est pas évident non plus car le carré sémiotique permet justement de voir (dimension verticale) l'action elle-même il faudrait donc plutôt opposer aimer à quelque chose et monter que l'on peut avoir les deux dans l'action :

aimer    détester
          X
ne pas   ne pas
détester  aimer

on voit bien que plutôt que d'analyser aimer comme ne pas détester, on peut avoir en même temps aimer et détester mais que pour cela il faut agir, si non on ne fait ni l'un ni l'autre : ne pas aimer et ne pas détester...

 bonjour, je fais une étude sur la sémiotique d'un roman, mais pour les carrés sémiotiques, je suis un peu coincée.
dois-je suivre l'évolution de la narration, ou bien celle du discours, je m'explique: un personnage qui évolue dans la narration de berger à héros. mais dans le discours, au moment où on parle de lui comme héros, on se rappelle de lui,  berger dégingandé. alors,pour le carré sémiotique,  doit-on passer de (ne pas être berger) à (être héros directement) ou bien, passer d'abord par (ne pas être héros, pour rappeler sa situation passée, comme elle est dite dans le discours), pour aller à (etre héros directement). 

je ne sais pas si c'est clair, mais je vous remercie de l'avoir lue, car je suis perdue. 

 Bonjour j'ai beaucoup de mal à comprendre cela, avez une sorte de pdf explicatif ? 

Oui c'est un concepts pas très facile à expliquer, j'ai fait une vidéo qui en parle http://cornu.viabloga.com/news/cours-de-betise-3-le-droit-a-l-erreur