Participez-vous à l’animation d’une communauté, d’un projet collectif ou... de rien du tout ?friends.jpg

Maintenant que vous savez comment faciliter l’animation d’un groupe avec peu de temps en associant deux types de groupes (équipes projets et grandes communautés) et en développant quatre types d’activités dans la communauté (diffusion d’information, rencontres, discussions entre les rencontres et espace de partage), il est temps pour vous de mettre cela en pratique. En effet, si vous vous contentez de lire les idées présentées ici, vous aurez peu de chance de vous les approprier afin de pouvoir les utiliser dans les différents groupes que vous rencontrerez au long de votre vie. Au contraire, une mise en oeuvre même partielle dans une véritable communauté, vous apportera énormément d’expérience et vous permettra d’assimiler même les idées les plus contre intuitives.


La première question à vous poser est donc de savoir sur quelle communauté vous allez appliquer vos nouvelles connaissances ? Peut-être êtes vous déjà très actifs avec quelques autres personnes dans une communauté (au-delà d’une douzaine de personnes) ? Où bien vous êtes impliqué dans un projet (si possible avec quelques personnes) pour produire quelque chose de concret ? Ou bien encore vous souhaitez “démarrer de zéro” ? Suivant votre cas de figure, une des trois parties suivante de ce chapitre vous concerne.


Si vous ne partez pas de zéro, vous verrez lors de la première étape, comment demander aux  participants s’ils souhaitent se lancer collectivement dans cette aventure pour améliorer le groupe. Toutes les étapes qui seront présentées par la suite seront proposées et non imposées au groupe. Respecter l’identité et l’autonomie du groupe doit rester la priorité


Si vous partez de zéro, ne vous inquiétez pas. Vous serez guidé étape par étape pour constituer un premier noyau de personnes, mettre en place les moyens d’animation et inviter ensuite de nouveaux participants pour développer une communauté active avec peu de temps d’animation.


Alors c’est parti ! Comme dans les livres “dont vous êtes le(s) héros” (et cette fois le vous est collectif ou va bientôt le devenir), allez directement dans celle des trois parties (des trois pages suivantes) qui vous concerne :

  1. Si vous partez d’une communauté (au moins une douzaine de personnes qui échangent)

  2. Si vous partez d’un projet (avec déjà un objectif concret de ce qu’il peut produire)

  3. Si vous partez de zéro

 


 


Si vous partez d’une communauté (au moins une douzaine de personnes qui échangent)


Sans doute certaines des activités sont déjà en place dans la communauté et certaines personnes (ou peut être une seule actuellement) assument certains des rôles d’animation. Nous verrons lors de la première étape comment proposer à l’animateur principal, au noyau de base de la communauté et à la communauté elle même de se lancer dans la démarche de développement de la communauté.

Mais avant cela, je vous propose de faire le petit test suivant pour savoir ce qui existe déjà ou non dans la communauté. Vous pourrez refaire ensuite le même test collectivement avec les autres participants. Ce premier questionnaire  vous permettra de vous concentrer sur ce que vous pourriez ajouter pour que votre communauté fonctionne avec peu de temps, sans perdre de temps avec ce qui est déjà bien en place.


Exercice : si vous partez d’une communauté, qu’est-ce qui lui manque ?

Quel est le nom de la communauté ?


 

Étape 1 : le noyau de départ

Y a-t-il plusieurs personnes qui participent à l’animation de la communauté ?

 

L’une d’entre elle au moins, assure t-elle un suivi des actions en cours ?

 

Avez-vous un annuaire à jour avec les mails et téléphones au moins des plus actifs ?

 

Prenez vous des notes collectivement lorsque vous vous rencontrez ?

 

Avez-vous identifié quelques projets concrets au sein de la communauté ?

 

Étape 2 : les moyens d’animation

Disposez vous d’un flux d’information facilement accessible ?

 

Quelqu’un approvisionne t-il ce flux ou mieux, fait en sorte qu’il soit approvisionné ?

 

Vous réunissez vous régulièrement (en présentiel et/ou en ligne) ?

 

Quelqu’un se charge t-il d’organiser les prochaines rencontres (prochaine date…) même si l’animation peut être faite par des personnes différentes ?

 

Disposez vous d’un outil en ligne pour discuter entre les rencontres ? (outil push)

 

Quelqu’un modère t-il la discussion et aide les membres à s’inscrire ou se désinscrire ?

 

Disposez vous d’un espace de partage en ligne pour retrouver les informations par thème quelque soit la date où elles sont arrivées (pour les projets, les actions, les ressources) ?

 

Quelqu’un (une ou plusieurs personnes) “attrape t-il” ce qui se dit dans les rencontres, les discussions et les informations pour les classer dans l’espace de partage ?

 

Disposez vous d’un site qui permette d'accéder facilement au différents services  ?

 

Disposez vous d’un tableau de suivi des projets, des rencontres, etc. ?

 

Étape 3 : inviter et lancer le groupe

Avez-vous au moins cent membres inscrits dans la communauté (même inactifs) ?

 

Les porteurs de projets présentent ils régulièrement où ils en sont à la communauté ?

 

Si vous partez d’un projet (avec déjà un objectif concret de ce qu’il peut produire)


Il ne s’agit pas ici de vous montrer comment gérer votre projet (vous trouverez des livres et des formations sur les projets collaboratifs), mais plutôt de lui faire bénéficier de tous les avantages d’une communauté comme nous l’avons vu au chapitre 2 “des projets ouverts pour faire ensemble”. Vous pourrez cependant également faire profiter à votre projet de certaines des méthodes présentées ici (prise de notes collective, rencontres et discussions entre les rencontres, attrapage des idées et informations pour les classer et les partager…).


Le premier réflexe consiste à vouloir créer une communauté pour SON projet. Mais n’oubliez pas que chacun en ce début de XXIème siècle est déjà très sollicité de partout. Vous risquez d’avoir du mal à développer une communauté active avec des membres qui échangent entre eux et ne se contentent pas de recevoir et éventuellement de réagir aux informations que vous leur envoyez.


La bonne nouvelle est que le développement d’une communauté se mutualise très bien avec plusieurs autres projets. Si les autres projets avec qui vous proposez de constituer une communauté sont complémentaires, non seulement vous verrez votre communauté croître très vite en croisant vos réseaux, mais vous pourrez même ainsi développer les échanges et l’entraide ENTRE les projets.


Bon… Si votre objectif est de développer un nouveau Facebook avec une grande communauté dont les profils des membres est devient votre propriété que vous comptez conserver jalousement pour mieux la monétiser, je ne peux pas grand chose pour vous ! Mais si la revente de profil n’est pas votre seul modèle économique et si vous pensez que 1+1=3 dans le monde des réseaux alors trouvez quelques autres projets qui pourront s’associer avec vous pour développer une communauté pour le plus grand bien de tous.


Exercice : si vous avez un projet, trouvez en d’autres...

Quel est le nom de votre projet :


 

Trouvez au moins deux projets à qui vous pourriez proposer de constituer ensemble une communauté (nous verrons lors de la première étape “comment” leur proposer). Choisissez :

  • soit des projets sur des thématiques différentes sur le même territoire que vous

  • ou bien des projets sur la même thématique mais développés sur un autre territoire

Ne mélangez pas les deux car une communauté a pour point commun un territoire ou un thème.

Citez au moins deux projets que vous pourriez aller voir



 

Si vous partez de zéro


La première question à vous poser est : quel est le thème ou le territoire qui va rassembler les membres de la (future) communauté ? En effet, une communauté rassemble

  • soit différentes thématiques sur un territoire donné (un quartier ou un village jusque parfois un pays complet) pour constituer une communauté territoriale ;

  • ou bien des personnes issues d’un peu partout autour d’une thématique (dans ce cas, la limite est simplement la langue utilisée, ce qui permet de rassembler des personnes de différents pays) pour constituer une communauté thématique ;


Il est possible bien sûr de limiter la communauté à la fois à un territoire et à une thématique, mais attention de ne pas réduire trop le nombre de membres potentiels car il va vous falloir attirer au moins une centaine de membres. Même si vous commencez tout petit avec quelques personnes autour de vous, rien n’empêche d’étendre progressivement votre communauté. Nous avons vu qu’une communauté thématique pouvait intégrer progressivement des personnes à l’autre bout du monde (dans la communauté Cyou1 sur les sciences, le coeur et les rencontres physiques se passent à Bordeaux, mais certains membres vivent en Afrique et contribuent en ligne). De même une communauté territoriale peut naître autour d’un projet et s’étendre à d’autres (la communauté IP Burkina qui rassemble des innovateurs du Burkina Faso a surtout été active autour du projet de lieu de fabrication numérique “le Ouagalab”, et s’est progressivement développé avec toujours plus de projets thématiques : cartographie, énergie, recyclage d’ordinateurs…


Exemple : la naissance des incroyables comestibles

Les “incroyables comestibles“ (ou “incredible edible” en anglais) rassemble des personnes qui mettent à disposition gratuitement dans des petits potagers répartis dans les villes et les campagnes, des légumes qu’ils cultivent.


Ce mouvement a été lancé en 2008 par deux femmes habitant Todmorden en Angleterre. Elles ont organisé une première rencontre dans un bar pour présenter l’idée. Elles pensaient rassembler ainsi 5 personnes mais ont été un peu débordées lorsque la première réunion a finalement rassemblé 60 personnes ! Petit à petit la communauté s’est étendue avec aujourd’hui plus de 700 groupes un peu partout dans le monde.


Je vous recommande cette courte interview des créatrices, issus de l’excellent film “Demain” de Cyril Dion et Mélanie Laurent : https://www.youtube.com/watch?v=U-hFZ7SDbos


Le secret, c’est de choisir un thème ou un territoire, de commencer petit puis d’étendre progressivement à d’autres territoires sur le même thème ou bien d’étendre à d’autre thèmes sur le même territoire.


Avant même de chercher quelques personnes pour monter la communauté avec vous (nous verrons cela lors de la première étape “le noyau de départ”), choisissez le thème ou le territoire qui rassemblera les personnes dans la communauté grâce au petit questionnaire suivant.


Exercice : si vous partez de rien, de quoi avez-vous envie ?

Quel thème ou quelle thématique souhaitez vous comme support à la communauté ?


 

Existe t-il des communautés sur les mêmes thèmes ou territoires ? Lesquelles ?






 

Si oui comment pensez vous vous démarquer pour être complémentaire avec elles ?



 

Existe t-il des associations ou des organisations sur ce thème ou territoire ? Lesquelles ?











 

Si oui, pensez-vous pouvoir les contacter pour leur proposer de se joindre à la communauté  ?

(Nous verrons les arguments pour leur proposer de rejoindre la communauté à l’étape 1)

L’avantage d’une communauté  est qu’elle n’est pas concurrente avec les organisations mais permet au contraire de les mettre en réseau, la communauté rassemblant aussi bien des particuliers que des organismes sans rien imposer à ses membres



 

Retrouvez tous les épisodes publiés ainsi que d'autres contenus sur http://tinyurl.com/animapproches et échangez sur https://lite6.framapad.org/p/animapproches

Rendez-vous le 1er avril pour le prochain épisode : 1ère étape, le noyau de départ


Répondre à cet article