#animapproches - les moyens d'animation 2/2
la suite du feuilleton sur "l'animation, nouvelles approches"
Sommaire
- Pour en savoir plus : choisir et mettre en place un outil de discussion
- Pour en savoir plus : au-delà du profil… la vraie valeur des communautés
- Exercice : la formation du modérateur
- Pour en savoir plus : créez vous même votre espace de partage
- Pour faire avancer les choses : au delà des archives de discussion, les archives du groupe !
- Exercice : la formation de l’attrapeur
- Pour faire avancer les choses : améliorer les outils de suivi
- Exercice : la formation des porteurs de projets
Note au lecteur : cette partie et la partie précédente présentent différents outils pour vous aider à animer votre groupe. Si vous n’êtes pas familier avec les outils disponibles en ligne, elles peuvent vous sembler plus difficiles. J’ai placé dans des encadrés les informations destinées à ceux plus avancés qui voudraient mettre en place leurs propres outils. N’hésitez pas à vous faire aider par une personne plus aguerrie qui pourra regarder avec vous ce chapitre et vous aider à faire les bons choix et les mettre en oeuvre (à conditions que ces choix soient guidés par la facilité de l’implication des participants et non pour le plaisir de la technique pour la technique).
Si vous avez choisi d’utiliser les outils de discussion proposés par l’écosystème Coop-group, nous mettrons à votre disposition une liste de discussion par mail. Si vous souhaitez mettre en place votre propre outil, l’encadré suivant est pour vous...
Pour en savoir plus : choisir et mettre en place un outil de discussion |
Pour faciliter l’échange entre les rencontres, il nous faut un outil “push”, c’est à dire un moyen pour chacun de recevoir les messages de la discussion dans une boite aux lettres qu’il consulte régulièrement. N’oublions pas que l’outil de discussion, contrairement aux rencontres, cherche à toucher tous les participants et pas seulement les plus actifs. Nous souhaitons que le plus grand nombre puisse bénéficier des échanges : ceux qui à un moment ne peuvent participer à certaines rencontres, les observateurs qui suivent sans participer et même les inactifs qui peuvent parfois malgré tout, lire un des messages et peut être s’intéresser de nouveau à ce qui se passe. Nous avons cité trois outils push pour discuter à plusieurs : les listes de discussions mail, la messagerie Facebook (et non les page et ou les groupes Facebook qui sont des outils “pull”, c’est à dire des pages Web où il faut aller soi même pour suivre la discussion) et Twitter (avec un “hashtag” commun). Il en existe beaucoup d’autres. Pour participer à une discussion il faut qu’un participant fasse deux choses :
Je vous recommande fortement d’utiliser une liste de discussion pour vos échanges entre les rencontres. Il est possible de faire en sorte que le nombre de mails reste très raisonnable. Il existe plusieurs solutions pour disposer d’une liste de discussion. L’écosystème Coop-group met à disposition un serveur de liste de discussion mail (sous mailman 2) pour les communautés qui le souhaitent. Il est également possible d’utiliser des services en ligne tels que Google Groups ou Yahoo Groupes. Si vous disposez de serveurs et d’un peu de savoir faire, vous pouvez également installer vous même un serveur de listes tel que Mailman ou Sympa. Quelque soit votre choix, vous devrez proposer une page permettant l’inscription mais aussi la desinscription accessible depuis votre espace de partage. le minimum que vous devez demander est l’adresse mail de celui qui souhaite participer. Il peut être utile de demander également le prénom ou bien, le prénom et le nom en plus. De nombreux sites proposent de fournir bien d’autres informations sur le nouveau participant (on parle alors non plus d’identification mais de profil). Cela peut être très utile mais n’est absolument pas indispensable… L’encadré suivant explique cela. Une fois que vous avez choisi votre outil de discussion en ligne, il va vous falloir ajouter une ou deux pages dans votre espace de partage en plus de la page d’inscription et de desinscription dont nous avons parlé. Tout d’abord , il est extrêmement utile de fournir une page avec les archives des discussions. Beaucoup des serveurs de liste permettent d’avoir ces échanges classés chronologiquement mais aussi par “fil de discussion” comme dans un forum (les réponses sont regroupées en dessous de la question concernée). D’ailleurs certains outils marient serveur de liste mail et forum, permettant de bénéficier du meilleur des deux (outils push et pull qui permet de contribuer au choix par mail ou depuis une page Web). Habituellement, d’autres pages permettent de présenter les membres de la communauté. Les systèmes de gestion de profils permettent de donner des informations sur les participants et de les rendre accessible avec différents niveau de détail aux autres membres de la communauté ou aux personnes extérieures. Ces profils peuvent être très utiles... à condition que cela ne se fasse pas au détriment des autres outils. D’autres solutions existent. Vous pouvez fournir simplement les noms et mail des personnes inscrites à la liste (si elle propose une identification mais pas de profil), ou encore proposer un espace dans lequel chacun -ou bien un animateur- recopiera les mails de présentation. Cela peut se faire avec une simple page de traitement en ligne qui rassemble tout le monde (pour y passer le minimum de temps) ou bien de façon plus avancée avec une petite base de données contenant les présentations des membres (pour avoir quelque chose de plus avancé, proche d’un profil). |
Pour en savoir plus : au-delà du profil… la vraie valeur des communautés |
Le profil décrit de multiples aspects de chaque utilisateur. Il permet de faire des traitements automatiques pour par exemple montrer la répartition des membres sur une carte ou encore connaître les préférences d’un utilisateur en particulier. Il est surtout utile pour les fournisseurs qui souhaitent proposer des produits adaptés à chaque personne (grâce à un “profiling”) mais aussi aux utilisateurs qui souhaitent identifier d’autres membres immédiatement et automatiquement sans avoir à prendre le temps de découvrir les membres de la communauté au travers de leur activité dans le groupe. Au risque de choquer beaucoup de monde : les profils sont utiles mais pas indispensables ! Beaucoup de communautés fonctionnent très bien avec comme simple information sur ses membres : leur adresse mail… Aucun profil ne vous apportera ce que vous offre d’échanger avec des personnes pendant des mois voire des années. En vous impliquant dans les échanges de la communauté, vous connaîtrez celui qui parle beaucoup mais ne fait pas grand chose, ainsi que celui qui parle peu mais à chaque fois avec une très grande pertinence. Les profils permettent de connaître beaucoup de choses quand ils sont bien renseignés. Mais l’humain est bien meilleur que la machine, à condition de lui laisser du temps pour découvrir avec qui il a envie de faire alliance. Une des plus grandes valeurs d’une communauté est de vivre sur de longue durée avec des personnes dont vous apprendrez à connaître le potentiel et les limites. |
Exercice : la formation du modérateur |
Le rôle de modérateur peut être assumé par une ou plusieurs personnes, par exemple le facilitateur, le leader, ou bien d’autres participants du groupe. Chaque outil a son propre fonctionnement (serveur de liste de discussion, Facebook, Twitter…). L’écosystème coop-group.org utilise un serveur de liste “mailman 2”. Vous pouvez trouver des tutoriels en ligne pour vous aider : Pour aider à modérer la discussion, vous devez vous assurer que vous savez :
Vérifiez que vous savez accomplir ces 7 actions. Le paramétrage de l’outil de discussion nécessite un peu plus de savoir faire (on parle du rôle d’administrateur pour une liste). Celui-ci doit être fait au début et seulement lorsque nécessaire à de rares occasions. Il est donc possible de se faire aider dans ces moments particuliers par une personne compétente même si elle ne fait pas partie du groupe. Pour le reste, il suffit qu’une ou quelques personnes membres de la communauté puissent intervenir au jour le jour lorsque nécessaire. |
L’espace de partage
Après les outils pour le fil d’information, les rencontres et les discussions en ligne, il nous reste encore à mettre en place l’espace de partage. Nous allons y trouver trois types de pages qui seront mises à jour par des personnes différentes :
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les pages statiques qui n’ont que très rarement besoin d’être modifiées,
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des espaces dynamiques qui listent les projets du groupe, les ressources ou les prochaines dates,
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et des pages de travail quoi doivent être mises à jour facilement par tous.
Si vous choisissez d’utiliser les espaces de partage mis à disposition par Coop-group, alors tout est simple ! Nous le mettons en place pour vous et vous pouvez aller directement à la fin de cette partie voir l’encadré “formation de l’attrapeur”. Vous pouvez cependant, si vous le souhaitez, conserver une ou plusieurs parties du site que vous avez peut-être déjà (par exemple un centre de ressources).
Pour en savoir plus : créez vous même votre espace de partage |
Si vous souhaitez mettre en place vous même votre espace de partage, cela est possible, même si vous ayez ou non choisi d’être référencé dans l’écosystème Coop-group. Vous aurez un certain nombre de pages à mettre en place en plus des pages techniques comme les entêtes et bas de pages. Choisissez bien votre Outil pour créer votre site. Attention, la plupart des outils de blog sont adaptés pour le fil d’information mais pas pour la grande majorité des pages du groupe qui ne doivent pas dépendre de la date de mis à jour. Les pages à prévoir sont les suivantes :
Les pages de partage proprement dites
La page pour l’activité de diffusion d’information
Les pages pour l’activité de rencontres
Les pages de sondages qui utilisent des outils externes n’ont pas besoin d’être liées au site. Il suffit de donner le lien dans un message de la discussion en ligne et éventuellement dans le fil d’information. Les pages pour l’activité de discussion en ligne
Les pages d’administration
Une fois toutes ces pages disponibles, vous devez faire en sorte qu’elles soient accessibles facilement partout sur le site, soit grâce à un accès dans le menu, soit sous la forme d’un module directement visible sur la page d’accueil. |
Pour faire avancer les choses : au delà des archives de discussion, les archives du groupe ! |
Nous avons vu que l’accès aux archives de la discussion en ligne était très utile. Mais il se dit également des choses très intéressantes lors des rencontres, sur le fil d’information et même un peu partout sur le Web en relation avec l’objet de la communauté. Une première solution est de prévoir 4 pages qui chacune fournie les informations en fonction de la date où elles ont été apportées :
Dans ce dernier cas, on parle de curation, c’est à dire “la sélection et le partage de contenus issus du Web”. Pour sélectionner les pages que vous souhaitez rediffuser, vous pouvez créer un journal des informations republiées avec Scoop-it ou bien classer vos signet avec Diigo ou encore les classer graphiquement avec Pearltree. Mais l’important n’est pas tant le moment où a été proposée une information, ni l’activité qui l’a faite émerger. Il serait particulièrement utile de pouvoir disposer d’une page permettant de retrouver toutes ces informations classées par thème : “je ne sais plus où ni quand, mais nous avons parlé d’une astuce qui pourrait nous être bien utile pour…”. Nous sommes alors typiquement dans l’espace de partage : organisé par thématique plutôt que par chronologie. Ou plus précisément, dans le passage entre les trois activités dépendantes du temps (fil d’information, rencontres, discussions auxquelles on peut ajouter la veille) vers l’espace de partage. Il n’existe pas de solution permettant d’agréger automatiquement toutes ces activités et les classer entièrement automatiquement. Ici, l’humain, encore aujourd’hui, est plus puissant que la machine pour organiser et trier des informations non structurées. Cela ne veut pas dire qu’un petit coup de main de l’ordinateur serait inutile… Une première solution consiste à faire un schéma heuristique (ou mind mapping) pour cartographier toutes les informations utiles que l’on peut attraper “à la main”. Une deuxième solution est proposée par l’outil libre Assembl. Celui-ci a été développé au départ pour faciliter les débats en intelligence collective, en donnant au groupe une vision d’ensemble de ce qui a été dit. Il permet de faciliter et rendre plus rapide le travail de l’attrapeur en présentant une colonne avec les archives mails et une autre avec une cartographie qui rassemble les idées triées. Il suffit de placer les informations issues de la colonne de gauche vers celle de droite. Il est aussi possible de saisir directement des idées (lors d’une réunion ou pour un fonctionnement de type Forum) ou encore de sélectionner des éléments de pages Web (pour la veille). Il existe des mises en oeuvre pour les entreprises et les organisations et aussi pour les communautés centrées sur le bien commun. |
Exemple d’une page d’accueil pour une communauté
Exercice : la formation de l’attrapeur |
Le rôle d’attrapeur peut être assumé par une ou plusieurs personnes, par exemple le facilitateur, le leader ou bien d’autres participants du groupe. L’attrapeur n’a pas besoin de maîtriser tous les outils (il peut se faire aider ponctuellement lorsqu’il est nécessaire de changer les pages statiques). Il doit être cependant capable :
Si vous utilisez Yeswiki (l’outil utilisé pour la majorité des communautés Coop-group), vous pouvez apprendre à vous en servir en passant votre “brevet Yeswiki” : http://yeswiki.net/wakka.php?wiki=TutorielS (45 minutes pour devenir un “maître Wiki”). Pour découvrir l’outil Assembl qui permet d’attraper toutes les informations issues de la discussion, des rencontres, du fil d’information et du Web : http://assembl.org/user-guides/ (en anglais) |
La mise en place du suivi des projets
Nous avons maintenant les outils pour les activités de la communauté et des projets ouverts collectifs (information, rencontre, discussion, espace de partage avec des pages de travail et de ressources). Il reste maintenant pour le facilitateur à démarrer le suivi des projets et des activités de la communauté. La feuille de suivi peut être un simple tableau, par exemple sur un tableur en ligne. Une nouvelle colonne peut être ajoutée chaque mois juste à droite de la liste des projets.
Exemple de tableau de suivi d’une communauté |
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Les trois questions à poser régulièrement à chaque référent de projet : Quelle est la prochaine étape ? Y a-t-il une prochaine date de rencontre (en ligne ou en présentiel) ? Peux tu partager les informations sur la situation du projet avec l'ensemble du groupe sur la liste ? N'hésitez pas à faire remonter les difficultés pour que le groupe puisse aider les projets en difficulté ou qui s'essoufflent. |
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Projets |
avril |
mars |
février |
jan |
Nom du projet 1 référent : nom <mail> téléphone (+ skype ou autre) |
fin maquette rencontre 1&20/4 envoi : oublié |
1ère maquette rencontre 5/3 envoi liste 15/2 |
décision/action rencontre 8/2 envoi liste 15/2 |
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Nom du projet 2 référent : nom <mail> téléphone (+ skype ou autre) |
pas d’étape pas d’échange relancer ? |
rédaction textes pas d’échanges envoi liste 28/3 |
répartition textes chat 12/4 envoi liste 24/2 |
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Etc. |
... |
... |
... |
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Organisation des rencontres organisateur : nom <mail> téléphone (+ skype ou autre) |
15/4 en visio |
pas de rencontre |
12/2 présentiel |
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Mise à jour du site attrapeur : nom <mail> téléphone (+ skype ou autre) griot : nom <mail> téléphone (+ skype ou autre) |
griot pas disponible ce mois-ci (trouver un remplaçant ? ou le faire moi) |
ok mises à jour des dates et du fil d’info |
ajout projet 2 |
Pour faire avancer les choses : améliorer les outils de suivi |
Le fait d’utiliser des outils en ligne facilite la collecte d’informations. Il serait intéressant de compléter le tableau de suivi avec un véritable tableau de bord au service du facilitateur qui suit une communauté et des “helpers” qui aident plusieurs facilitateurs dans l’écosystème. Les informations pourraient apparaître de façon très graphiques par exemple avec des points verts oranges ou rouge pour avoir rapidement une vue d’ensemble des activités qui nécessitent de l’attention :
Voici un nouveau défi pour les développeurs ! Un tel tableau de bord devrait pouvoir s’adapter à la plupart des outils utilisés par les communautés, s’intégrer facilement sur une page du site (par exemple dans un widget) et contenir également un tableau de suivi très facile à compléter pour le facilitateur. |
Exercice : la formation des porteurs de projets |
Les porteurs de projets ont peu de choses à connaître pour que leur projet bénéficie de la communauté :
Si les porteurs d’un projet ne savent pas mettre à jour le calendrier ou le fil d’information, pas de problème. Cela peut être fait par quelqu’un d’autre (griot, atteapeur, facilitateur…) à partir des informations postées sur l’outil de discussion. |
Maintenant que tout est en place, le facilitateur peut commencer son travail hebdomadaire en contactant chaque référent de projet une fois par mois, en complétant le tableau de suivi et en faisant en sorte qu’il y ait des informations chaque semaine sur la discussion en ligne. Ainsi il sera rodé lorsque la communauté grossira... ce qui est l’objet du prochain chapitre.
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Rendez-vous le 6 mai pour le prochain épisode : quatrième étape : inviter et lancer le groupePar Jean-Michel Cornu | Avant | 02/05/2016 18:22 | Après | Coopération | aucun commentaire | Lu 3621 fois |