Cher Jean-Michel,

Je me permet une petite intrusion dans cette page de ton blog pour tenter de croiser les notions de morphogénèse et celles d'ontogenèse et de phylogenèse, tirées d'une lecture en cours (Relation d'aide et Amour de soi, de Colette Portelance, formatrice de psychothérapeutes non directifs créateurs).

L’auteur montre comment se forme le psychisme de l'être humain sous l'influence de l’environnement et de l’entourage, et aussi comment toute la vie durant, l'environnement et l'entourage continuent ce travail de développement du psychisme. D'où l'importance de savoir choisir son cadre de vie...

Ci après quelques notes prises dans son bouquin pour préciser cette idée :

c - Inconscient et influence, page 96 à 110

 

"Dans la conception de l’ANDC (Approche Non-Directive Créatrice), c’est la situation présente qui appelle le passé en ce sens que l’information accumulée par l’inconscient au cours de la vie est toujours présente et disponible dans son psychisme et c’est la situation actuelle qui la fait intervenir.

→ la situation présente peut appeler les émotions bloquées comme elle peut appeler aussi les potentialités créatrices.

 

            → L’interaction avec son environnement et son entourage dans l’ici et le maintenant des situations quotidiennes contribue à favoriser ou à bloquer la libération et l’évolution de l’être humain. D’où les prétendus miracles de transformation, qui, en fait, ne sont dus qu’à un changement d’influences extérieures.

 

            → l’environnement agit sur l’être humain tout au long de sa vie ; donc, un environnement riche assure un développement progressif des fonctions cérébrales et des réserves psychiques, et ce, quel que soit l’âge de l’individu.

 

Donner à un être humain un environnement extérieur riche, c’est favoriser l’exploitation de ce que Lozanov appelle ses « potentialités latentes ».

 

Selon l’ANDC, l’inconscient est le siège par excellence de l’influence réelle.

L’influence est un phénomène d’ordre principalement affectif. Autrement dit, c’est par le sentiment et l’émotion qu’est bloquée ou accueillie l’influence extérieure

 

L’inconscient n’est pas seulement le réservoir des états affectifs formés au cours de la vie d’un être humain. Il y a aussi un inconscient « généalogique, culturel et collectif ». Cette instance psychique n’est pas seulement le réservoir des expériences d’une vie, elle garde aussi en mémoire des expériences reçues par nos parents, grands parents, arrière grands parents, etc. Les influences génétiques qui se manifestent au cours des générations ont aussi leurs pendants psychiques.

Notre inconscient porte également des caractéristiques psychiques qui nous viennent de l’histoire vécue du peuple auquel nous appartenons, lesquelles nous ont été transmises au cours des générations par l’influence de l’entourage et de l’environnement, et qui nous relie aux gens qui ont reçu le même héritage historique et culturel que nous.

Il y a enfin cet inconscient qualifié par Jung de « collectif » qui renferme les expériences communes à l’humanité et qui rapproche tous les hommes au-delà de l’espace et du temps.

 

Tout ce bagage tant phylogénétique qu’ontogénétique est présent dans l’inconscient et contribue à former l’état psychique de l‘être humain".

Merci Thierry pour ces éléments de reflexion,

Il est interessant d'ajouter le temps et l'évolution dans cette reflexion sur l'influence de l'environnement (voir aussi la réflexion en cours dans le groupe Intelligence Collective de la Fing). Je crois qu'il y a plusieurs types d'influences

• L'environnement extérieur mais aussi son évolution
• L'acquis (qui dépend également de l'environnement d'ailleurs)
• L'inné (aussi bien ontogénétique que phylogénétique)

Il serait interessant de regarder les imitations que nous imposent ces trois éléments. Comme le disait Claude Bernard, médecin français du XIXème siècle : "C'est ce que nous pensons déjà connaître qui nous empêche souvent d’apprendre.". Lorsque nous devons faire des choix, imaginer des possibilités nouvelles, nous sommes conditionné et avons souvent du mal à "sortir du cadre" pour imaginer d'autres possibles