Allez, c’est parti !

Je vous propose un voyage. Au fil de différents épisodes, nous allons explorer ensemble diverses facettes de la coopération et de l’animation de groupe. Nous chercherons à  comprendre ce qui se passe dans ce drôle d’être collectif qu’est une communauté, mais aussi à voir comment agir et quelles compétences acquérir.

Comment profiter de ce cours ?

Pour profiter totalement de votre lecture, je vous propose de faire deux choses :

  • Tout d’abord collectionnez les cartes proposées dans certaines parties. Elle vous permettront d’avoir une vue d’ensemble et de ne rien oublier ;

  • Ensuite, après chaque partie, prenez un peu de temps pour noter ce qui vous a le plus étonné, intéressé, intrigué. Ce “rapport d’étonnement” n’a pas besoin d’être complet, inscrivez y juste deux ou trois choses qui vus ont frappé. Vous pouvez le faire sur un document personnel, ou mieux le partager sur un document collectif : https://lite6.framapad.org/p/animapproches.


Pour nous mettre dans le bain, considérons trois erreurs assez fréquentes.


Première erreur : tout le monde coopère... surtout moi

Bien sûr, la majorité des personnes souhaitent coopérer “a priori”. C’est du moins ce que l’on désire, le plus souvent… lorsque nous sommes conscient. Je vous propose un petit exercice qui peut être parfois assez difficile, car nous avons tendance à oublier les moments qui ne correspondent pas à  l’image que nous souhaitons de nous : vous rappelez vous au moins une fois où, face à une demande, vous n’avez pas “joué le jeu” ? (par exemple, vous auriez pu donner un coup de main mais vous vous êtes défilé).


Si vous ne trouvez pas, essayez de faire le même exercice sur n’importe quelle personne de votre entourage. Si vous arrivez à trouver pour tous les autres, c’est probablement que cela a du vous arriver à vous également… Plutôt que de nous lamenter sur ceux qui ne coopèrent pas, nous pourrions plutôt chercher les conditions qui maximisent le nombre de ceux qui coopèrent (y compris vous et moi), et prendre en compte que plusieurs ne coopèrent pas.


Deuxième erreur : tout le monde a du temps

Deuxième question, pouvez-vous me citer au moins un groupe dont vous faites parti (professionnel, familial, sportif, amical…) dans le quel vous êtes plutôt actif (allez, il y en a bien un…) ? Et pouvez-vous me citer un autre groupe dans lequel vous êtes inactif (il y en a certainement un également) ? Cela signifie que vous n’est pas toujours actif ou passif, mais que vous faites un calcul souvent inconscient pour répartir votre temps et votre attention… ce que vous avez de plus rare.


Dans une époque aussi chargée que la nôtre, animer un groupe revient souvent à animer un ensemble de personnes qui n’ont pas le temps… avec des personnes qui n’ont pas le temps ! Les militants et parfois ceux qui sont payés pour une tâche sont prêt en général à passer du temps, mais cela ne vaut que pour un nombre très restreint des groupes ou des équipes dont ils font partis… Notre temps est tendu, mais pas très élastique !


Troisième erreur : J’ai trouvé LA solution

Imaginez que dans un groupe vous cherchiez à prendre en compte le fait que ni vous ni la plupart des autres membres du groupe n’ont le temps. Plutôt que de vous lamenter ou d’essayer de forcer chacun à contribuer, vous essayez non seulement d’encourager la participation mais également d’organiser votre groupe pour qu’il puisse être actif même si à un moment donné le nombre de participants qui réagissent est faible. Super idée !


Mais il y a un hic… Focalisé par le manque de temps de certains, vous avez oublié que d’autres ne coopèrent pas pour d’autres raisons (ils n’osent pas, ils sont déçus par le groupe, etc.). Trouver une solution à une question nous masque parfois toutes les autres questions. Rassurez-vous, nous sommes tous comme cela, Edgar Morin parle “d’aveuglement  paradigmatique”. Heureusement des cartes nous permettent de rassembler toutes les questions que nous devons nous poser, sans en oublier au passage.


Que faut-il retenir ?

  1. Tout le monde n’a pas tout son temps pour le groupe ni parfois l’intention de coopérer… même vous ! Il faut bien sûr faciliter l’implication, mais également organiser le groupe afin qu’il fonctionne même avec une implication réduite.

  2. Comprendre un aspect du groupe et trouver une solution pour l’améliorer ne suffit pas. Si vous réparez un pied cassé de votre tabouret en oubliant les deux autres, vous risquez de vous retrouver parterre ! Les cartes qui seront présentées par la suite vous permettent d’avoir une vue d’ensemble des questions à vous poser pour ne rien oublier.

Au fait… n’oubliez pas de faire votre “rapport d’étonnement” (deux trois idées suffisent). Vous pouvez le faire pour vous ou mieux sur le document partagé : https://lite6.framapad.org/p/animapproches


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La semaine prochaine : début du guide de survie de l'animateur - la carte météo de la communauté.

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