4.1 Etes-vous prêt à lancer votre projet ?
Livre "la coopération, nouvelles approches" version 1.0
Projet coopératif ou traditionnel ?
Les projets basés sur les principes de coopérations tels que nous les avons présentés sont plus ou moins faciles à mettre en oeuvre. Dans certains cas de figure, il sera plus judicieux de mettre en place une gestion traditionnelle de projet hiérarchisé. Dans d’autres cas au contraire, les projets coopératifs seront beaucoup plus adaptés et permettront rapidement des résultats spectaculaires qu’il aurait été impossible d’obtenir avec des projets traditionnels, même avec des moyens financiers beaucoup plus importants.
Vous disposez d’un projet que vous souhaitez lancer ou vous pouvez devenir " propriétaire " d’un projet existant. Ce projet remplit-il les différents critères pour qu’il puisse être géré de façon coopérative ?
Première question : Faut-il lancer un projet coopératif ? |
Les chapitres précédants nous montrent les grandes lois qui permettent de développer un projet coopératif. Posez-vous la question pour chacune d'elle de savoir si votre projet y est conforme, si vous pouvez adapter votre projet pour qu'il suive ces lois ou bien s'il est possible de concilier le projet pour permettre une gestion mixte : traditionnelle et coopérative. Dans tous les cas de figure, identifiez bien les "questions sensibles" pour connaître les points à surveiller.
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Les conséquences d'un bon ou d'un mauvais coordinateur
Le coordinateur a un rôle critique dans la réussite du projet. Si, comme nous l’avons proposé, il n’a pas de pouvoir de contrainte sur ses " utilisateurs-contributeurs ", un mauvais coordinateur aura comme conséquence de faire échouer son propre projet. Les utilisateurs se tourneront naturellement vers d’autres projets ou même vers des projets concurrents.
Pourtant, s’il est possible d’avoir des projets concurrents, nous verrons que l’usage les limite pour éviter une prolifération qui désorienterait les utilisateurs. Il ne s’agit alors que d’un mécanisme de régulation qui permet aux utilisateurs de se prémunir des projets mal coordonnés qui correspondraient cependant à un besoin.
A quoi sert le coordinateur ?
Il n’est pas nécessaire que le coordinateur ait toutes les bonnes idées ou toutes les solutions. La partie réellement critique est de savoir identifier les bonnes idées et de les intégrer de façon cohérente.
Ainsi Linus Torvald, qui le premier a coordonné un immense projet de logiciel libre (Le système d’exploitation Linux) se définit lui-même en plaisantant comme " un fainéant aimant bien récupérer la gloire du travail des autres ". Il l’a fait de façon particulièrement intelligente en sachant mettre en valeur ses contributeurs qui le lui ont bien rendu.
Cependant, au démarrage, le coordinateur doit proposer un projet suffisamment avancé pour que les contributeurs aient envie de " jouer " avec. Il n’est souhaitable d’ouvrir le projet à des contributeurs externes que lorsque celui-ci dispose déjà d’un noyau stable et cohérent. Le premier rôle du futur coordinateur est donc de développer, le plus souvent seul, la première mouture de son projet. Pour faciliter cette phase, il est souhaitable de réutiliser au maximum des éléments déjà existants en les redéfinissant éventuellement pour les adapter à un projet nouveau sans repartir de zéro.
Les qualités d'un bon coordinateur
Ces différents aspects permettent de définir le profil idéal d’un coordinateur. Bien sûr il doit avoir de bonnes connaissances dans le domaine du projet sans nécessairement être le plus grand des experts. S’il est déjà reconnu par ses pairs, cela facilitera l’implication de contributeurs de bons niveaux. Mais les trois qualités critiques du bon coordinateur sont :
- Un très bon sens du contact et des relations humaines
- Savoir reconnaître les opportunités et les bonnes idées des autres
- Une très grande réactivité
La réactivité est un facteur clé. Le temps de travail effectif n’est pas aussi important qu’il n'y paraît. Souvent plus de 90% du temps d’un gestionnaire de projet est occupé à gérer les contraintes et les personnes ayant un rôle critique n’ayant pas assumé leurs tâches. Un projet coopératif avec très peu de contraintes tel que nous le proposons (ce qui bien sûr n’est pas valable dans tous les cas de figures) permet avec un temps de travail supportable pour une personne de réaliser de très grandes choses à condition de disposer de suffisamment de temps devant soi pour permettre à un grand nombre d’opportunités d’arriver, et une grande réactivité pour saisir au vol ces opportunités et motiver ses contributeurs qui voient ainsi le projet avancer rapidement.
Deuxième question : Serez vous un bon coordinateur ? |
Les compétences à avoir diffèrent suivant que l'on est dans la phase de lancement (ce qui est moins nécessaire s'il s'agit d'une reprise) ou que l'on est dans la phase ouverte aux contributeurs Dans la phase de lancement
Dans la phase ouverte aux contributeurs
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Pourrez-vous survivre à la coordination de votre projet ?
La troisième question à étudier est de savoir si vous avez les moyens de vous lancer dans la coordination d'un projet. Si vous souhaitez que vos utilisateurs soient dans un système d'économie du don, vous devez vous-même être capable de montrer l'exemple. Pour cela vous devez disposer d'une sécurité matérielle suffisante.
Troisième question : Disposez-vous d’une sécurité matérielle suffisante ? |
Si vous n'êtes dans aucun des cas proposés, cherchez d'abord à modifier votre situation pour vous permettre de "tenir la distance".
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Trois questions avant de se lancer :
Si l'une des réponses pose problème, cherchez à modifier votre situation ou votre projet. Conservez précieusement la liste des "concessions" que vous avez faites dans vos réponses pour connaître dès le départ les points sensibles à surveiller par la suite. |
Livre sur la coopération #demarrer28
Par J-M Cornu | Avant | 24/12/2004 11:27 | Après | Coopération | aucun commentaire | Lu 7366 fois |