Un programme réductionniste pour la science

distingue deux types de "qualités" (on dirait aujourd'hui de propriétés) :
  • Les qualités premières (solidité, forme, étendue, mouvement) qui ne sont cependant pas suffisantes pour passer à l'étape suivante ;
  • Les qualités secondaires par lesquelles nous ressentons la matière (couleur, goût...)
Le XVIIème siècle va proposer un programme à la science : le réductionisme (le XVIIIème avec Newton sera celui de la mathématisation de la physique)
  1. Analyse : décomposition en éléments simples jusqu'à découvrir les éléments ultimes porteurs des qualités premières : au XIXème siècle on décompose la matière en atomes. Le XXème siècle passe plusieurs étapes suplémentaires (noyau + électrons, nucléons, quarks + gluons)
  2. Synthèse : montrer comment les interactions mutuelles entre les qualités premières expliquent les qualités secondes (on explique les propriétés d'un niveau comme conséquence des propriétés premières au niveau sous-jacent). Le succès pour cette partie est plus mitigé : on explique pas trop mal le passage noyau-atome, moyennement de l'atome à la matière (quelques grands principes, mais plutôt faible sur les aspects spécifiques et les prévisions numériques) et pas bien du nucléon au noyau et des quarks aux noyaux.
Une des difficulté est que lorsque l'on change d'échelle, les types de qualités (propriétés) à prendre en compte ne sont pas les mêmes. Par ailleurs, la (interactions entre des éléments simples) permet mal de prévoir les phénomènes émergents.

La matière

a une vision corpusculaire de la matière, alors que la voit comme un champ continu. La vision corpusculaire sera plus répandue mais les deux visions cohabitent jusqu'au XIXème siècle avant d'être réunifiée dans la nouvelle vision quantique a travers le "quanton", à la fois onde et corpuscule.

La matière ne peut plus être décrite sous forme de seulement trois états pour plusieurs raisons :
  • On peut passer en continu d'un état à l'autre (par exemple pour l'eau de l'état liquide à l'état gazeux lorsque l'on est à haute pression)
  • Certains états se subdivisent : c'est le cas des liquides et des liquides superfluides (sans viscosité) mais également pour l'état supraconducteur de certains corps.
  • De nouveaux états apparaissent : les plasmas (ionisés), les cristaux liquides, les quasi-cristaux (organisés sous forme cristaline au niveau microscopque mais de façon non ordonnée à plus grande échelle, découverts à la fin du XXème siècle)
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D'après : Jean-Marc Levy-Leblond, "la matière", De vive voix 2003

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