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Enjeux des TIC en milieu rural : rencontres de Felletin
Merci à Floriana Carrillo et Emmanuel Josse pour leur aide précieuse
dans la rédaction de ce compte rendu.
La ville de Felletin en Creuse, connue comme lieu d'expérimentation
de la boucle locale radio, organisait pour la première fois des rencontres
sur les enjeux des TIC en milieu rural. Ces rencontres interviennent
quelques mois après le Comité Interministériel sur l'Aménagement du
Territoire qui s'est tenu à Limoges en juillet 2001 et qui a abordé
les aspects d'aménagement des territoires ruraux dans le domaine des
Technologies de l'Information et de la Communication. Une soixantaine
de personnes ont suivi les débats.
Synthèse :
Les zones rurales ont du mal à attirer les opérateurs (zones noires)
ou des difficultés à appliquer le principe de concurrence (zones grises
où un seul opérateur est implanté). De plus, les collectivités territoriales
rurales ont du mal à financer elles-mêmes des infrastructures. Pourtant,
les TIC sont aujourd'hui un outil aussi indispensable que l'électricité
ou l'eau, mais elles ne sont pas une fin en soi. Elles doivent servir
à renforcer des pratiques existantes et les activités actuelles. Pour
réussir la mise en œuvre des TIC en milieu rural, il faut la conjonction
de trois éléments :
· Une volonté politique forte
· Des moyens et des hommes pour animer les projets
· Des outils techniques
Des outils techniques :
Leur mise en œuvre doit être cohérente et assurer une continuité territoriale.
Le problème numéro un est le prix. Les pistes d'actions sont :
· Le choix des meilleures technologies. Pour cela il faut connaître
la diversité des technologies disponibles et utiliser la mixité technologique
pour s'adapter à chaque cas spécifique (ADSL pour les communes de plus
de 2000 à 3000 habitants, Numeris, Wi-Fi, la diffusion de données par
radio, etc. pour l'accès aux premiers kilomètres. La fibre optique sur
câble électrique, le satellite, les liaisons spécialisées etc. pour
l'interconnexion des villages)
· Le développement du marché. Cela peut se faire par la mise en place
de la concurrence, le développement de prestataires et leur mise en
contact avec les sociétés, la diffusion aux opérateurs d'information
sur le marché local ainsi que par l'augmentation de la demande en particulier
chez les acteurs publics, plus gros consommateurs de produits télécom.
· La mutualisation des moyens et le partage d'informations entre les
communes et avec les acteurs. Le haut débit n'est pas la seule technologie
à développer. Il faut également penser aux technologies mobiles (réseaux
sans fil, géolocalisation…) ; à l'utilisation de terminaux divers autres
que les ordinateurs traditionnels, etc.
Une volonté politique forte :
Souvent le projet de développement est porté par un politique qui en
fait l'un de ses "chevaux de bataille".
La formation et la sensibilisation des politiques est un élément clé
pour le développement des TIC en monde rural.
Des moyens et des hommes pour animer les projets :
Il faut distinguer et traiter séparément le développement économique
et le développement social. Les conditions qui facilitent la réussite
sont :
· Prendre en compte la spécificité de chaque territoire et profiter
des atouts existants (réseaux humains déjà en place…)
· Faciliter les initiatives collectives des utilisateurs eux-mêmes pour
faciliter leur implication.
· Aider les utilisateurs à développer des services dans leurs domaines
propres à l'aide des TIC.
· Développer la formation et les expérimentations d'usages.En résumé,
trois choses peuvent se conjuguer pour faciliter l'émergence des TIC
en milieu rural : Une volonté politique, une compréhension des technologies
et du marché et des expérimentations d'usages par les utilisateurs.
André Venuat, Conseil Général de la Creuse
Il existe trois difficultés pour le déploiement des TIC en milieu rural
:
1. Les opérateurs ne sont pas attirés pour desservir le territoire
2. Impossibilité de faire jouer le principe de concurrence
3. Difficultés pour un département rural de financer les infrastructures
Boucle haut débit du Limousin
· Une étude sur la capillarisation de la boucle a été rendue en novembre
2001
· Le Conseil Général "recherche à travers des expérimentations des usages
adaptés à la dimension socio-économique du département "
La réflexion est basée sur le principe de cohérence et de continuité
territoriale entre le département et les collectivités locales et les
départements voisins.
Table ronde
Les TIC locomotives du développement local ?
animée par Isabelle Bise
- Stéphane Soyez : chargé de mission TIC à l'ARD Limousin
http://www.acti-limousin.net/home.asp
Peut-on imaginer un territoire où il n'y aurait pas d'électricité ou
d'eau potable ? Aujourd'hui les TIC sont un outil indispensable plutôt
qu'un réseau à part entière. Les TIC ne sont pas une fin en soi. Il
faut absolument qu'il y ait un projet solide et cohérent derrière.
Les TIC sont un outil, elles renforcent une pratique.
Il faut : · une volonté politique,
· des moyens et des hommes pour animer le projet,
· des outils nécessaires.
- Damien Lebret : chargé de mission TIC à l'ADIMAC et DATAR du
Massif Central
http://www.adimac.com/
Il faut utiliser les TIC mais aussi ne pas perdre son activité actuelle.
Les petites concessions automobiles auront l'obligation d'avoir un réseau
en ligne d'ici quelques années. L'outil doit être compétitif car il
peut être la cause de délocalisation. Chaque territoire a sa spécificité
propre, ce qui est valable en Creuse ne l'est pas forcément en Ardèche.
- Michel Alonzo : Chef de projet des Inforoutes de l'Ardèche
http://www.inforoutes-ardeche.fr/
Le projet de développement des TIC dans l'Ardèche a été porté depuis
1995 par Jacques Dondoux toujours très présent dans ce projet. Le but
était d'utiliser les TIC dans un but d'aménagement du territoire. France
Telecom est très présent dans le projet. Priorités : l'enseignement
(surtout le primaire), la santé, l'administration.
339 communes peu peuplées sur un territoire montagneux (12 communes
dépassent 3000 habitants).
Quelques réalisations :
· Actions de formation sur des modules de 2 ou 3 heures en particulier
pour les élus. La formation est fondamentale.
· Raccordement de 325 écoles primaires à l'Internet.
Projets actuels :
· Poursuite de l'équipement des écoles et des actions de formation
· Visite régulière de l'équipe des inforoutes de l'Ardèche dans les
communes (objectif : deux fois dans l'année)
· Données numérisées du cadastre mise sur un serveur.
· Cartable électronique : expérimentation sur une commune
· Accès sans fil rapide à Internet
Sur l'axe internet classique, l'Ardèche n'est pas en retard, mais il
y a une crainte sur l'accès au haut débit : 95% est de l'ADSL car les
communes de l'Ardèche sont très petites. La requête se fait par voie
téléphonique classique et retour par voie radio : en test on est monté
à 10MBits/s entre la plate-forme technique et un utilisateur. On n'a
pas le droit de desservir les particuliers et les entreprises mais cela
relie les lieux publics (bibliothèques). Il est très difficile de mesurer
l'impact sur le développement local : il y a eu 50 à 60 emplois directs
créés, mais on a peu de moyens objectifs pour mesurer. Michel Alonzo
est cependant certain que cela participe à la dynamique.
Stéphane Soyez
Il faut séparer les aspects de développement local du développement
économique : Peut-on imaginer que les écoles locales n'aient pas le
même accès au savoir qu'une école en milieu urbain ? Même chose pour
les médecins pour dialoguer entre spécialistes.
Hubert Barthelemy, directeur régional Limousin France Telecom
Il y a une confusion sur la notion de service public : elle a été définie
par le gouvernement dans un cadre européen. Une partie de la population
dit : vous avez des missions de service public mais nous sommes dans
un cadre et une concurrence fixés par la loi. N'importe qui demande
du haut débit en Limousin est servi. Il faut juste un délai. Le problème
est celui de l'offre et du prix. Comment faire baisser les prix ? Certain
disent par la concurrence, cela peut être aussi par le choix des meilleures
technologies. Il faut un travail en commun. Les collectivités territoriales
ont un rôle. Il faut chercher ensemble le meilleur équilibre économique.
Question : avec la concurrence plus il y aura une abondance de l'offre
plus les prix baisseront ? Réponse : Plus il y a de demande, plus les
industriels nous feront des prix moins chers et plus les prix baisseront.
Damien Lebret
Pour des réseaux à haut débit il faut qu'il y ait une continuité et
une réelle cohérence. La concurrence est fondamentale. Il y aurait 4
villes dans lesquelles des opérateurs concurrents à l'opérateur historique
seraient prêts à aller. Il faut une mutualisation (réseaux des autoroutes,
de l'électricité) pour faire baisser le ticket d'entrée. Il faut aussi
une mixité des technologies.
Hubert Barthelemy
Il y a dix ans on pensait que la solution était de mettre une fibre
chez chaque client. Aujourd'hui, on pense qu'il faut réutiliser le réseau
existant de France Telecom. On est aussi à la recherche de solutions
radios pour éviter de faire des travaux d'infrastructure.
Stéphane Soyez
A propos du projet de dorsale régionale : Il y a 720 000 habitants dans
le Limousin. Les opérateurs nous disent qu'ils ne trouvent pas le marché
assez important pour voir une rentabilité. Pour que le Limousin soit
concurrentiel, il faut que les collectivités territoriales se penchent
sur le problème. Les opérateurs longue distance ne passent pas par le
massif central. Il y a peu d'entreprises très grosses consommatrices
de produits télécom à valeur ajoutée très recherchés par les opérateurs.
Il faut développer non pas simplement une connectivité mais aussi un
marché des télécom. Le regroupement des collectivités territoriales
et des universitaires peut faire en sorte que le marché du Limousin
soit viable avec plusieurs axes :
· L'interconnexion avec les territoires voisins et les grandes dorsales
· La collecte des accès sur la plus grande partie du territoire
· La desserte des services opérateurs pour les amener au plus proche
de l'utilisateur final (cela détermine leur rentabilité)
L'acteur public est le plus gros consommateur (environ 60% des besoins
en Limousin), il doit donc investir le domaine des usages pour ses besoins
propres afin de rendre le Limousin attractif.
Michel Pinton, maire de Felletin
http://www.mairie-felletin.fr/
Il y a à Felletin une Boucle Locale Radio (http://www.mairie-felletin.fr/hist2.htm):
la seule en milieu rural et la seule mise en place par France Telecom.
Elle est symétrique contrairement à l'ADSL. Les prix proposés par France
Telecom sont alignés sur l'ADSL ce qui permet un service équivalent
(et même mieux pour l'émission) à ce qui existe en milieu urbain.
André Vénuat
Les gens s'approprient les technologies et dans les petites communes,
le pourcentage de personnes qui ont Internet et même un site Web est
important. Il serait bien aussi de mutualiser. Dans ma petite commune
il y a trois pylônes pour le GSM.
Hubert Barthelemy
Il faudrait pour cela que l'on arrive en même temps car celui qui arrive
après n'a pas la configuration dont il a besoin. Par exemple les zones
ne sont pas les mêmes (Bouygues a des besoins très différents). Mais
lorsqu'on a pu mutualiser les moyens, on l'a fait. Le taux de pénétration
de l'Internet classique en Limousin est en phase avec la pénétration
nationale. On en est encore à une méconnaissance des usages. Aujourd'hui
pour faire de l'Internet on n'a que l'ordinateur, ce qui est un frein
important.
Stéphane Soyez
Les entreprises du Limousin sont les entreprises les plus sensibles
à la consommation nationale et internationale par la concurrence sur
le marché des télécoms. Les 40 Points Publics Multimédias : Ils ont
un rôle de développement local indiscutable. Ils participent à l'information
et à la formation. Ils sont très bien implantés dans les réseaux locaux.
Georges Pérol, Maire de Meymac (Corrèze)
On parle d'entreprise et d'économie. Certes c'est prioritaire, mais
ce n'est pas seulement une fracture économique mais aussi une fracture
sociale. Il est très important d'accéder aux réseaux depuis partout
: Exemple de deux jeunes filles rencontrées en milieu rural. L'une reçoit
les textos pour garder le contact avec ses amis, l'autre est exclue
car elle ne capte pas le GSM chez elle. Les élus sont des personnes
qui prennent des décisions stratégiques. Ils ne peuvent les prendre
que s'il y a des techniciens qui les conseillent. Je ressens le besoin
que l'Etat reprenne ses responsabilités. Il faut une décision politique
forte.
Michel Alonzo
Il faut prendre un risque minimum pour faire les essais. Il ne faut
pas toujours croire les techniciens. Visiophonie : l'offre en haut débit
pour les communes rurales ?
Gérard Pelletier, président de la fédération nationale des maires
ruraux
http://www.fnmr.asso.fr/
Nous allons passer du chemin creux à la départementale (ce n'est pas
encore le haut débit). Il y a 12 000 communes rurales de 500 à 3000
habitants. Les trois-quarts des écoles sont déjà équipées de façon correcte.
Je ne pense pas que la fracture sociale sera réduite totalement mais
il s'agit d'un élément important
Jémil Larabi, directeur des collectivités locales de France Telecom
La stratégie de France Telecom est d'accompagner les services et les
usages de l'Internet en particulier avec les collectivités territoriales.
Michel Bon a donné son accord pour que toutes les communes de 2000 à
3000 habitants et au-delà puissent avoir accès à l'Internet. Fin 2003,
84% de la population française sera "ADSLisable ".
Mais il y a beaucoup de zones rurales qui ne seront pas desservies.
Il existe plusieurs supports pour faire de l'Internet haut débit. Si
les besoins se limitent à 128Kbits/s (la limite du haut débit selon
l'Union Internationale des Télécommunications) alors Numeris est une
solution largement répandue. La filiale Internet Telecom est capable
de fournir 128 Kbits/s garantie dans les deux sens. Les prix sont en
dessous de Netissimo 1 (pour une heure par jour). C'est ce qui est proposé
pour l'équipement du Plateau de Millevaches. C'est une mission importante
pour France Telecom d'être présent dans le milieu rural. Les communes
du Plateau de Millevaches pourront avoir accès au "pack surf Numeris"
avec 2500 heures par an, l'offre ne pourra aller qu'en s'améliorant...
à un prix "canon".
Christian Audouin, président du syndicat mixte de Millevaches
http://www.pnr-millevaches.com/
Il y a une proposition de France Telecom pour le haut débit sur le Plateau
de Millevaches. Il y a des difficultés (une trop longue période de dépopulation)
mais aussi des atouts. Le syndicat mixte rassemble les 121 communes,
les 3 conseils généraux et le conseil régional. Le Plateau de Millevaches
va mettre en place un projet européen "Leader Plus" pour l'accueil de
nouvelles personnes. Nous sommes aussi en passe d'obtenir la labélisation
de Parc Naturel Régional. France Telecom pourrait nous permettre de
construire un réseau Intranet. En matière d'aménagement local, ce qui
compte est de savoir se rassembler, il faut aller au-delà des clivages
politiques.
Michel Pinton, maire de Felletin
Accès Internet mais aussi Intranet : c'est un outil précieux de cohésion.
Il y a un effort de formation à faire auprès des élus. J'espère que
chacun ressortira de ce débat convaincu qu'il y a beaucoup à faire.
Table ronde : usages actuels pour les entreprises, les artisans et le
monde agricole
Jean-Michel Cornu, Fondation Internet Nouvelle Génération
En complément d'une approche par les infrastructures, il faut une approche
par les usages. Dans les Forêts de Finlande, la géolocalisation permet
de suivre le bois, de la coupe à l'usine. Il ne s'agit pas simplement
de haut débit mais aussi de mobilité (http://www.fing.org/index.php?num=865,4
)
Il y a deux notions proches :
Adoption et Appropriation
· Adopter c'est faire sien en acceptant d'utiliser
· S'approprier c'est faire sien en adaptant à son usage.
Il y a plusieurs degrés d'appropriation :
-1- l'implication : des retraités utilisent les technologies pour garder
le contact avec leurs proches
-2- la réutilisation ("l'outilisation") : utilisation des technologies
et des services telecom pour offrir ses propres services. Par exemple
le e-commerce tel qu'avec Paysan.org, ou l'utilisation de terminaux
portables dans les Musées pour avoir des informations sur les œuvres.
Ceci serait applicable dans le tourisme sur des distances plus grandes
pour découvrir la faune et la flore. Dans le débat sur les TIC, des
pistes ont été données :
· "On en est encore à une méconnaissance des usages" : Hubert Barthélémy,
FT
· " Il faut faire des essais " : Michel Alonzo, inforoutes de l'Ardèche
Pour sortir du problème de l'œuf et de la poule pour les infrastructures
et les usages, il faut expérimenter, expérimenter et expérimenter.
Claire Corbel, Limousin Technologie
http://www.limousin-tech.org/
Services aux entreprises du Limousin tels que
· des Annuaires
· Etude : Internet et les entreprises en Limousin (auprès de 600 entreprises)
· Etude sur les services achats auprès de 26 acheteurs de la région
Limousin et Auvergne.
· etc. Internet doit s'intégrer dans le Système d'information global
de l'entreprise à exemple d'usage : comment faire la maintenance de
ma machine sur Internet
Gilles Prunier, France Telecom, direction des collectivités locales
APP Association Point Parrainage.
En Bretagne, favoriser l'appropriation des TIC par les entreprises mais
aussi favoriser le développement de prestataires de services. Organisation
d'une rencontre entre les entreprises et les prestataires avec 120 PME
contactées et 150 personnes qui doivent venir. C'est un succès plus
important que prévu. L'association recrute des experts (une dizaine
retenus), formés par l'association au fonctionnement d'une PME et à
l'établissement de cahiers des charges. L'APP rémunère les experts.
Francis Brodut, viticulteur à Buzet et fondateur de paysan.org
http://www.paysan.org/cgi-bin/default.asp
Brûler les camions et doucher les sous préfets n'est pas très constructif.
Nous cherchions à faire quelque chose d'autre car nous ne représentons
que 4% de la population française. Il est de bon ton d'être contre l'intensification
agricole et il y a une réappropriation par les agriculteurs d'une partie
de la valeur ajoutée de ce que nous produisons. Nous en avons contre
la grande distribution. Nous avons réfléchi à la vente par correspondance
ou la mise en place d'un réseau de distribution mais nous ne pouvions
pas concurrencer la grande distribution. Avec Internet on cherchait
un outil de distribution et on a trouvé un outil de communication. On
a remplacé une logique de la demande par une logique de l'offre. On
nous demandait de produire en fonction d'une demande non encore exprimée
et on en était arrivés à produire n'importe quoi. Maintenant on propose
sur notre site ce que nous produisons. Nous en revenons à plus de saisonalité.
Les agriculteurs s'investissent davantage dans leurs produits. Internet
abolit les médiations et se place en médiateur lui-même. C'est inquiétant
pour certains métiers. Parti d'une douzaine d'agriculteurs nous sommes
maintenant 200 avec près de 50 salariés. Nous avons mis en place notre
propre réseau de distribution avec nos camions. Le chiffre d'affaire
mensuel est de 300 000 à 350 000 € (le chiffre d'affaire d'un petit
supermarché) Nous sommes confrontés à une difficulté : Nous faisons
le grand écart entre notre offre et une demande sans limite en quantité
et en territoire. Le commerce électronique serait quelque chose de très
simple s'il n'y avait pas la livraison. Livrer les particuliers est
plus complexe que pour les entreprises (contraintes d'horaires…). Lorsque
le chauffeur met sa carte magnétique dans son camion, l'ordinateur embarqué
dialogue par satellite pour préparer la tournée. Au final, le message
de " livraison effectuée " débite le compte du client. Nous avons de
très grosses difficultés à faire en sorte que les agriculteurs fondateurs
se connectent, ce qui n'est pas le cas des nouveaux qui nous rejoignent.
Conclusions des pistes pour aller de l'avant :
· La formation et faciliter les initiatives collectives des utilisateurs
eux-mêmes. Le levier, ce sera le jour où on n'aura plus besoin de formation.
· Faire d'autres journées comme ce colloque sur les enjeux des TIC dans
le monde rural et continuer le débat en ligne par la mise en place d'une
liste de diffusion sur l'Internet et le monde rural.
Michel Pinton : on recommencera. Cette thématique est importante.
Elle touche une majorité du territoire français.
Source : http://www.fing.org/index.php?num=2774,4
Copyright © AFING, association loi 1901 - Fondation Internet Nouvelle Génération - Reproduction encouragée sous réserve de citer la source
Jean-Michel Cornu - 6 mars 2002